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La “pollinisation” de l’entrepreneuriat social


Publié le 8 septembre 2016 dans la catégorie

Tribune de Stéphanie Goujon, Directrice Générale de l’Agence du Don en Nature, publiée sur Le Huffington Post.

 

La “pollinisation” de l’entrepreneuriat social doit devenir un enjeu majeur pour le bien de notre société

Oui, inclusion sociale et croissance peuvent être menées conjointement! De nouvelles pratiques émergent et ouvrent vers de nouveaux modèles économique et solidaire, porteurs de sens et de croissance. Alors pourquoi ne pas généraliser ces pratiques qui font leur preuve afin de limiter l’accroissement des inégalités?

 

Les entreprises privées sont les partenaires privilégiés des entrepreneurs sociaux

Parmi les partenaires privilégiés, l’entrepreneuriat social doit compter davantage sur les entreprises privées et inventer de nouveaux modes de coopération.

Par conviction ou par obligations réglementaires, un certain nombre de groupes privés au titre de leur programme RSE (responsabilité sociale, sociétale et environnementale) soutiennent l’action d’entreprises sociales via des dotations, via des dons.

Ainsi, des pratiques d’impact investing (une stratégie d’investissement cherchant à générer des synergies entre impact social, environnemental et sociétal d’une part, et retour financier neutre ou positif d’autre part, NDLR), de philantrophy venture (une nouvelle forme de philanthropie adaptant les principes du private equity (la sélection et le développement d’entreprises à fort potentiel de croissance) aux besoins du secteur caritatif, NDLR) ont vu le jour relativement récemment, et plus largement une myriade d’actions sont prises au sein des entreprises et doivent être valorisées. Leroy Merlin favorise ainsi les démarches d’entrepreneuriat social de ses salariés en lien avec l’activité de l’enseigne; Generali a créé un incubateur dédié à l’économie sociale et solidaire; Carrefour favorise l’insertion par l’emploi de personnes évoluant en ESAT (établissement et service d’aide par le travail); DSi, entreprise adaptée, a vocation à créer des emplois durables et qualifiants; autant d’exemples qui existent depuis quelques années et ont prouvé leur pertinence.

Ces soutiens sont une aide précieuse mais ils sont encore mineurs au regard des enjeux de notre société. Si la loi Hamon de 2014 sur l’économie sociale et solidaire a permis de structurer, d’encadrer et surtout de donner une reconnaissance juridique au secteur de l’entrepreneuriat social, il n’en demeure pas moins que les potentialités de l’entrepreneuriat social au service des entreprises, de la société et de l’environnement sont encore sous-exploitées. Il est nécessaire que les entreprises puissent prendre pleinement conscience des atouts que l’entrepreneuriat social -et plus amplement l’économie sociale et solidaire- peut leur apporter.

 

Il s’agit d’un véritable enjeu pour nos sociétés

Dans son Rapport sur la croissance et le développement inclusif, le Forum Economique Mondial alertait en 2015 que la réduction des inégalités était un enjeu majeur pour nos sociétés. Ce rapport avait pour objectif de passer de l’état d’identification des problèmes à l’action pour développer des modèles de croissance inclusive. Parmi les conclusions émises dans ce rapport, deux peuvent particulièrement retenir notre attention. Tout d’abord, il est possible de promouvoir l’inclusion et la croissance simultanément. Par ailleurs le débat qui se concentre généralement sur la redistribution et la spécialisation de la main d’œuvre n’est qu’une option pour développer une croissance bénéfique à tous. Le rapport estime qu’il est plus que nécessaire d’encourager à la fois les salariés et les entreprises ainsi que la croissance et l’équité.

Il faut inventer et généraliser de nouvelles collaborations entrepreneuriales et créer de la valeur pour tous.
A l’instar de ce que vit le secteur du numérique, pourquoi ne pas intégrer davantage de start-ups innovantes à vocation sociale à l’écosystème d’entreprises dites “traditionnelles”? Car les entrepreneurs sociaux innovent également.

Qu’attendons-nous, nous acteurs économiques dans notre ensemble, pour allier nos compétences, nos idées novatrices, pour développer des activités plus responsables et créer des richesses et de la valeur pour tous?

Les entrepreneurs sociaux savent faire preuve d’ingéniosité pour adopter des modèles et des activités rentables et responsables, tant sur le plan social qu’environnemental. Ils savent s’appuyer sur le numérique pour développer leur activité, tel que le développement de plateforme de e-don; ils savent surtout développer des solutions éthiques profitables à tous. Les solutions sont là, elles ont été éprouvées, il faut maintenant que ces expériences locales ou isolées soient portées à la connaissance de tous, qu’elles puissent être appréciées et se généralisent.

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